Etape 4 - Las Vegas

Vendredi 13 avril 2012. Des images de roches encore plein la tête. Zabriskie Point figé dans ma mémoire pour un bon bout de temps. 17 heures passées, il est pourtant grand temps de partir. Direction Las Vegas ! La ville de tous les excès aux USA ! Plus de trois heures de route depuis Death Valley... En route vers l'aventure !

Musique country et rock en fond sonore. Les poches de chips gonflent à vue d'oeil. Mon petit doigt me dit qu'on grimpe sec en faisant route vers le Nevada. Pas le temps de s'arrêter voir les quelques villages fantômes hérités du far-west américain. Dommage. Mais Las Vegas nous tend les bras. Léa sommeille sous son casque.

Tout roule sur la route. A une heure de Las Vegas, des flocons blancs dégringolent du ciel... "Tiens, c'est quoi, ça ? Merde ! Il neige !" Coup d'oeil sur l'écran digital de la Focus. Vendredi 13 avril... Alors il neige encore à cette époque ! Et une sacrée tempête avec ça ! Heureusement, ça ne dure pas longtemps. Léa ouvre un oeil. "Tu sais qu'il a neigé quand tu dormais !" "Non, tu rigoles..." Pas grave. Tout ça est derrière nous. Les premiers panneaux indiquant les salles de jeux brillent dans la nuit de la banlieue de Vegas. "Welcome to fabulous Las Vegas". Autrement dit, Sin City, la ville du péché.

Dans les rues de Vegas, le gps fait des merveilles. Mais comment faisait-on avant ? Le type qui a inventé ça mérite le prix Nobel ! Direction le Strip, l'artère principale de la ville. Le Bill's Gamblin Hall, connu pour être un des temples du poker mondial, nous attend. Self Park. Ok. On a juste à grimper trois étages derrière le casino pour y garer la voiture. Valises et sac avec nous, on a plus qu'à chercher où se trouve la réception de l'hôtel. Ah oui, parce qu'accessoirement, on aimerait bien dormir dans notre chambre, cette nuit ! Perdue au milieu des bandits manchots et des tables de roulettes, la réception est minuscule. Une réceptionniste sympa baragouine un peu de français. Chouette alors ! Allez zou, on prend l'ascenseur gigantesque et direction le septième étage du casino. Une suite à moins de 60 $ ! Vous connaissez un autre endroit au monde pour avoir ça ? La chambre est carrément gigantesque ! Deux lits titanesques, une télévision qui fait le pan du mur, deux canapés et une table. La vie est belle, non ? Léa est aux anges.

Juste le temps de défaire nos valises et nous voilà dehors pour arpenter le Strip. Vegas vit la nuit. Le jour, sans les lumières, le spectacle des casinos est moins clinquant. En fait, Las Vegas est un immense parc d'attractions pour adultes traversé du nord au sud par le célèbre Las Vegas Boulevard : le Strip.

Premier constat qui saute aux yeux. Vegas est la ville la plus démente du monde. Ici, se côtoient le fric et la grande pauvreté. A peine sortis dehors, on croise les homeless, les flics et les putains, camés, défoncés, fêtards et joyeux lurons. Ici, tout est démesuré : les filles qui font tourner la tête, les vidéos, les écrans géants, les images sexy et la musique qui pulse au milieu du tumulte des machines à sous. Indescriptible ! Il faut le voir pour le croire !

Ici, pas question de lâcher Léa d'une semelle. Plouf plouf ! Direction le nord en commençant par le Flamingo ! Passé le jour, le spectacle est permanent. Chaque casino rivalise d'audace pour attirer les clients. On ne pourra pas les voir tous... Il y en a 1.500 dans le seul comté de Las Vegas ! Pas question de jouer, même si la première conso est toujours offerte. Léa a juste le droit de déambuler à travers les salles de jeu, mais n'a même pas le droit de regarder les autres jouer. Dieu merci !

Ok, direction le Strip donc... Ce qui revient à faire le tour du monde en ligne droite : de Paris à Venise en passant par New York, Rome ou Louxor ! Débordements de luxe et d'extravagance. ça brille, ça clignote, ça hurle, ça rit, et surtout, ça vit à 100.000 à l'heure ! On pourrait marcher des kilomètres et voir partout ce déferlement de lumière et de luxe. Deux heures de promenade le long du Strip. Nous ne verrons pas tous les casinos bien sûr. A côté de notre hôtel, le Flamingo étend ses palmiers d'or au-dessus de son chapiteau. "Forever fabulous"... Mythique en tout cas ! Plus loin s'étend sur des milliers de m2 le Venetian. Le projet le plus fou jamais réalisé à Las Vegas Plus grand hôtel du monde : 7.000 suites de luxe, un casino de 11.000 m2, trois piscines, , une vingtaine de restaurants, une centaine de magasins, le plus grand centre des congrès du monde et plus de 10.000 employés ! Venise comme s'y on y était : sa place Saint-Marc, un Granc Canal de 365 m de long, des gondoles, son palais des Doges, son campanile et son pont des Soupirs (avec escalators !). Sa galerie en trompe-l'oeil qui mène à la réception de l'hôtel est à tomber par terre ! Tous les matériaux sont importés d'Italie ! Coût du projet à l'époque : 2,5 milliards de $ !

La farandole se poursuit. Le Mirage dans la foulée du Venetian. Lagon des mers du sud, palmiers, 3.000 chambres et 7.500 employés. Pas vraiment le temps de s'y attarder. La faim nous tenaille le ventre. Direction la Caesar Palace, de l'autre côté de la rue (ou de l'autoroute, c'est selon, tant la voie est large !). Encore la démesure : 3.500 chambres et 7.000 employés ! La galerie marchande cerne le forum. On se croirait revenu dans la rome antique : les statues succèdent aux colonnes et aux fontaines. César nous salue et on peut même jeter des pièces dans la réplique de la fontaine de Trevie. Du pur génie. Petite halte dans un restaurant de la galerie (il y en a une vingtaine au total) où l'on déguste un hamburger fait maison. Délicieux. Des écrans titanesques diffusent les dernières images de la NBA. Magique.

Il est tard et la fatigue se fait ressentir. Dernier petit tour dans le strip, le temps d'admirer les fontaines et le bassin du Bellagio, et plus loin, la tour Eiffel du Paris-Las Vegas. Monumental ! On se croirait plongé dans le Paris de la Belle époque. Place de l'Etoile, Opéra Garnier, Gare d'Orsay, Arc de Triomphe, tout est là ! On peut même monter au sommet de la Tour Eiffel !